La gestion des déchets est un secteur économique en plein développement, ailleurs comme à Madagascar. De nombreuses activités se développent autour de la collecte, du tri, du recyclage et du traitement des déchets.
D’après le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), la question des déchets est un enjeu économique et social important et fait partie des axes stratégiques de ce département. Courant 2020, sur proposition du Président de la République, le ministère a commencé à mettre en place des centres de tri de déchets dans les districts. « Nous avons commencé avec trois centres de tri. Le ministère n’a pas vocation à gérer ces centres de tri, nous faisons appel directement au secteur privé. Donc, l’approche est plutôt sur du partenariat public-privé. Nous avons d’ailleurs rencontré des initiatives en matière de recyclage et d’économie circulaire intéressantes pour la conception des centres de tri de déchets dans les districts », a fait-on savoir au niveau du MEDD.
De la collecte, du transport et du stockage des ordures à la valorisation des déchets organiques en passant par les activités de recyclage, l’économie de la gestion des déchets nécessite en effet une implication active du secteur privé. Plusieurs entreprises sont d’ailleurs sur ce créneau d’avenir. À savoir que rien que pour la décharge d’Andralanitra, à Antananarivo, 350 à 550 tonnes de déchets y sont accumulés chaque jour. Cette situation génère de graves problèmes de pollution alors qu’il existe des opportunités écologiques et créatrices de richesses pour renverser cette mauvaise tendance.
C’est sur ce constat qu’un projet de valorisation des ordures ménagères a été lancé par l’entreprise Madacompost avec le soutien de la Fondation GoodPlanet. Le projet, a-t-on soutenu, va rendre opérationnels des sites de compostage des déchets organiques à Antananarivo et à Mahajanga. La fondation partenaire accompagnera l’entreprise locale pendant 5 ans. Objectif : produire et vendre 3 000 tonnes de compost à haute valeur nutritive aux agriculteurs locaux et que Madacompost soit autonome dans les différentes procédures permettant l’obtention des crédits carbone. Et ce n’est là qu’un exemple de projet parmi tant d’autres.
Le cas des grandes mines
À savoir, par ailleurs, que le traitement de déchets par l’exploitation de nickel et de cobalt de grande envergure de la compagnie minière Ambatovy constitue un cas industriel qui suscite l’intérêt. Le plan de gestion des déchets de cette entreprise a été conçu pour la mise en place de mesures et de procédures nécessaires pour le stockage, la collecte, le transport et l’élimination selon les normes exigées des déchets générés par la construction des infrastructures et lors de la phase d’exploitation du projet. L’objectif annoncé est de minimiser les déchets par la réduction, la réutilisation, le recyclage et la récupération. Mais Ambatovy doit également s’assurer que ses contractants respectent les normes exigées. D’où son engagement à se conformer avec les termes de la Convention de Bâle pour n’effectuer aucune expédition de déchets en dehors du pays.
Pendant la phase de construction, le site a généré en moyenne 600 m3 de déchets de bois par mois. Pour pouvoir disposer de ces matériaux, la compagnie a lancé un pro¬gramme visant à traiter et distribuer ces bois pour les communautés voisines qui ont élaboré des plans détaillés pour leur réutilisation. Le plan a semblé réussir puisque les bois ont en grosse partie pu être transformés en mobiliers pour les écoles et les églises. Pour les bouteilles en plastique, un contractant local s’occupe de les broyer et de les recycler.
Quant à l’eau minérale en bouteille, elle a cédé la place à l’eau potable produite par l’usine, distribuée au niveau des refroidisseurs d’eau et distribués dans des emballages réutilisables. Ambatovy et ses sous-traitants ont aussi mis en place un système de tri pour les déchets solides générés par la mine.
Les déchets alimentaires végétaux sont séparés pour être utilisés en compostage, alors que les restes de viande sont incinérés. Et un système de traitement des morts-terrains et de roches stériles a été mis en place. Selon un technicien du MEDD, toutes ces démarches sont examinées de près pour que l’Administration puisse être plus efficace dans le suivi des futurs grands projets miniers.